(D’après Dr E. Jumelet et Dr C. Leger in Le Point Vétérinaire, 2011)

Résumé : la gingivo-stomatite féline est la résultante d’une réaction immunitaire inadaptée du chat vis à vis de différentes stimulations antigéniques. Elle affecte les gencives mais également d’autres parties de la cavité buccale. Sa prise en charge thérapeutique est longue et complexe.

 

La gingivo-stomatite est une inflammation de toute ou partie de la gencive et de la cavité buccale. C’est une pathologie complexe que l’on rencontre fréquemment chez le chat.

Cette affection est le résultat d’une réaction inadaptée du système immunitaire du chat vis à vis de stimulations antigéniques variées (bactéries, virus, plaque dentaire…), mais pas le fait d’un agent pathogène en particulier. Sa résolution demande donc d’agir sur plusieurs tableaux.

Les lésions inflammatoires se trouvent en regard des molaires et des prémolaires mais elles peuvent s’étendre à l’ensemble de la cavité buccale, au pharynx, au palais mou, aux joues…) Cette affection est souvent très douloureuse et compromet la prise de nourriture par le chat.

Les chats atteints de gingivo-stomatite chronique sont souvent mais pas systématiquement, porteurs de calicivirus et/ou d’herpes virus félin.

La plaque dentaire (présente sur nos dents dès 30 minutes après le brossage soigneux ! imaginez ce que ça peut donner dans une bouche de chat jamais nettoyée) renferme de très nombreuses bactéries et constitue leur milieu de vie, sa calcification donne le tartre. La plaque dentaire et le tartre sont considérés comme étant des acteurs majeurs de l’installation du complexe gingivo-stomatite.

Chez certains individus des pathologies chroniques entrainant une immunodépression (diabète, hyperthyroïdie, insuffisance rénale …) prédisposent au développement de la gingivo-stomatite féline.

Enfin les virus FeLV et FIV bien que jugés non responsables directement de cette affection, compromettent la réussite des traitements entrepris.

La gingivo-stomatite féline représente un défi thérapeutique.

Lors de maladies systémiques intercurrentes, celles-ci doivent évidemment être traitées. L’hygiène buccale grâce au détartrage et si possible, mais très difficile chez le chat, l’élimination quotidienne de la plaque dentaire par le brossage des dents sont indispensables. Parfois l’extraction pure et simple des dents en regard des lésions permettra la guérison. Un traitement antibiotique permet de réduire pendant un certain temps la population bactérienne dans la bouche, mais cela ne peut être que temporaire.

La douleur doit être prise en compte et le chat doit pouvoir bénéficier d’antalgiques puissants.

Enfin certains médicaments permettent d’agir directement sur le système immunitaire en déprimant ses réactions délétères vis à vis de la muqueuse buccale.