In Virologie clinique du chien et du chat – Etienne Thiry, 2de Ed, 2015

Résumé : Le FIV a été isolé aux USA dans les années 80, il appartient à la même famille que le virus du SIDA de l’homme. Il se transmet essentiellement par morsure lors de bagarre et l’infection persiste toute la vie du chat. La stérilisation permet de prévenir l’infection d’un chat sain, il n’existe pas de vaccin contre ce virus. Les signes cliniques d’infection sont très variables et découlent de l’immunodéficience causée par le virus

Etiologie

Le virus FIV (Feline immunodeficiency virus) a été isolé en 1986 en Californie. Il appartient à la famille des Retroviridae, genre Lentivirus auquel appartient le virus de l’immunodéficience humaine (HIV), responsable du SIDA. Le FIV provoque des infections chroniques lentes, caractérisées par une période d’incubation très longue.Rien ne permet actuellement de suspecter une transmission du FIV à l’homme.

Pathogénie

Le virus est isolé du sang, du liquide céphalorachidien et de la salive. Il se transmet essentiellement par morsure. Le FIV infecte principalement le chat mâle adulte solitaire, la transmission entre chats qui vivent sous le même toit est exceptionnelle car le partage de la litière ou de la même nourriture ne sont pas suffisants pour que le virus soit transmis. La transmission par voie sexuelle ou rectale est possible expérimentalement. Le virus a été transmis par insémination artificielle de sperme frais mais de sperme congelé. Le FIV peut infecter le fœtus par voie transplacentaire, cependant la transmission, exceptionnelle, du virus de la chatte aux chatons s’opère essentiellement par voie vaginale lors de la mise bas puis par la suite par le lait ou la salive, les chatons sont en effet plus sensibles que les adultes à l’infection par voie orale.

L’infection virale s’installe de manière persistante à cause de l’intégration de l’ADN proviral dans les cellules sensibles de l’immunité. Cette phase dure plusieurs années voir toute la vie du chat. L’infection mène à un état d’immunodéficience. Les animaux souffrent alors d’infections opportunistes, de maladies myéloprolifératives, de tumeurs et de maladies du système nerveux.

Epidémiologie

Le nombre de chats infectés par le FIV varie de 1% à 15% selon le pays. Le risque d’infection peut être réduit par la stérilisation et par le fait de garder le chat à l’intérieur durant la nuit pour éviter les bagarres

Signes cliniques

Les signes observés sont la conséquence d’une immunodéficience. L’infection de développe en 3 phases successives.

La première phase est caractérisée par de la fièvre, des diarrhées, une gingivite, une conjonctivite, une uvéite, une jaunisse, des infections bactériennes secondaires. Ces signes durent de quelques jours à plusieurs semaines et passent en général inaperçus par le propriétaire de l’animal. Le stade 2 est asymptomatique, les chats sont séropositifs et en bonne santé. Ce stade peut durer jusqu’ à 5 années voir plus. Puis les chats évoluent progressivement vers le stade 3 : l’immunodéficience.

Diagnostic

Les signes cliniques permettent de s’orienter vers un diagnostic de suspicion. Par ailleurs des techniques de laboratoire qui peuvent être mises en oeuvre à la clinique seront avantageusement utilisées. Un chat détecté séropositif à l’aide de ces tests est infecté à vie. Les tests ne se positivent cependant que quelques semaines après l’infection, certain chat infectés restent même séronégatifs pendant 1 année.

Vaccination

Aucun vaccin n’est disponible en Europe ni en Nouvelle-Calédonie

Contrôle

Aucun antiviral n’est disponible contre l’infection par le FIV. Les traitements utilisés chez l’homme ne donnent pas satisfaction chez le chat.